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il y a 13 ans
Article de libération 02/07/2010
Zentai, la bonne combine
Lubie. Sortir moulé dans du lycra des pieds à la tête, c'est la dernière facétie de quelques effrontés. Une tendance inspirée d'un mouvement japonais. Par ANTOINE LANNUZEL
Pseudo : «Lycraboy». Sur son blog, le garçon s'affiche en photos dans des combinaisons intégrales ultramoulantes. En pleine forêt, combi gris métallisé, ou dans un champ de colza, combi peau de panthère, les poses sont un tantinet saugrenues. Mais lorsqu'il nous ouvre la porte de son 20 m2 en banlieue parisienne, c'est en «civil», tee-shirt blanc-cycliste noir. On découvre alors le visage d'Erwan, 36 ans, jovial et massif gaillard d'1,92 m. Marié, bien que faisant appartement à part, ce jardinier de profession est un adepte du mouvement zentai. La tendance est née au Japon il y a plus de trente ans. Elle consiste à revêtir un lycra sur tout le corps, y compris les yeux. Et si les échoppes spécialisées dans ladite combi sont aujourd'hui légion chez les Nippons, l'Hexagone la range encore au rayon des bizarreries, voire du fétichisme. Peut-être plus pour longtemps. D'Action discrète (Canal +) à 50 minutes inside (TF1), les interviews en zentai sont devenues le clou de la déjantitude. La combi a aussi conquis le Mondial de foot, où l'on a vu certains supporteurs - les sujets de Sa Majesté en tête - arborer l'étendard intégral. Bref, voilà le nouveau délire en vogue, attisé par l'éclosion d'un marché occidental de la combinaison en lycra à usage festif. Sous la griffe Morphsuits, celle-ci se décline sur tous les tons et sous tous les thèmes «pour vos fêtes, festivals et enterrements de vie de garçon», assure le site web de la marque. «Un copain m'en a offert une, que je sors de temps en temps pour rigoler en soirée», raconte William.
Caresse. Erwan en a carrément fait sa philosophie. «Enfant, j'enfilais les collants de ma mère. J'étais fan des séries japonaises où l'on voit des filles en combi. Quand j'ai eu Internet, je suis tombé sur la photo d'une fille en lycra intégral. J'ai trouvé ça beau. J'ai voulu être comme ça.» La première pièce de sa collection, «entièrement noire», il l'acquiert en 1999 sur un site russe. Soixante-deux autres suivront. Des rouges, bleues, vertes, jaunes, à carreaux, à motifs... Quand il ne trouve pas son bonheur sur le Web, le jardinier s'improvise couturier. «J'achète du lycra à 6 euros le mètre et j'en fais une combi dans la journée.» Sa dernière création ? Un modèle tapissé de têtes de Marylin Monroe. Mais la majorité reste achetée en Chine via Internet, entre 20 et 200 euros pièce. Elles sont ensuite stockées dans une grande malle, où Erwan n'a plus qu'à piocher au gré des envies, avant de partir déambuler dans la nature, en ville ou en soirée. Mais surtout au quotidien. «C'est ma tenue de détente. Je dors, je joue à la console et je regarde la télé en zentai. Parfois, je prends ma douche avec», explique-t-il, après s'être dévêtu à l'abri des regards et glissé dans une combi bleu flashy.
A en croire les adeptes, l'intérêt est d'abord sensitif. «C'est doux, agréable à porter et ça développe le toucher», assure Alexis, 25 ans, un ami d'Erwan, salarié d'une chaîne de télévision. Sa collection de tenues atteint 40 modèles. «Ça commence avec le slip de bain en lycra qu'on porte étant gamin. Puis on emprunte les collants de danse de sa s?ur, avant d'aller acheter les siens chez Décathlon. L'aboutissement, c'est le zentai.»«Plus ça compresse, plus j'adore, renchérit le jardinier. Dedans, tu respires bien, mais tu distingues moins les formes. Du coup, tu es aux aguets pour ne pas te taper une porte.» Alexis savoure aussi «le côté androgyne» que lui donne cette pièce de tissu uniforme. «Ça gomme les aspérités du corps.» Contraction du japonais zenshin et taitsu, zentai signifie justement «le corps tout entier». Dans les années 70, au pays du manga, les premiers dessins animés dont les héros étaient recouverts de combinaisons moulantes ont inspiré ce mouvement devenu un art dans les années 80. Le chef de file, Marcy Anarchy, japonais évidemment, photographie ses modèles dans des poses suggestives. Également utilisée dans le monde de la danse, cette fascinante seconde peau s'est vue adoptée par des anonymes. Dont quelques adeptes français. Très actifs sur Internet, ils mettent en ligne leurs photos et rivalisent de conseils avisés sur des forums de discussion. A chacun sa pratique, tantôt soft, tantôt plus épicée, surtout quand une fermeture Eclair équipe l'entrejambe de la combi. C'est le cas de l'un des modèles du jardinier. Mais ce dernier se défend d'être un fétichiste. «C'est vrai, il y a un fantasme. Parfois on se caresse. Mais l'idée du déguisement vient en premier.»
Spier-Man. Une ambivalence mal vue en France. «Dans la rue, les gens nous regardent bizarrement, affirme Erwan. Ils voient une connotation sexuelle, alors qu'au Japon ou en Angleterre, c'est perçu comme un jeu.» Mais le principal obstacle reste familial. «Au début, ma femme en a pleuré. Elle ne me reconnaissait pas sous cette cagoule qui enlève toute expression au visage. Elle a mis deux ans à comprendre.» Aujourd'hui, les clients d'Erwan, son frère, ses cousins, petits-cousins et même son voisin de palier connaissent sa lubie. «Ma mère de 62 ans, ça la fait marrer ! Ma femme ? Elle me prend en photo en zentai et parfois, elle en enfile un !» Alexis, qui vit toujours chez ses parents, n'en est pas là. «Personne n'est au courant dans mon entourage. J'ai peur qu'ils voient ça comme une exhibition.» Pour contourner le tabou, il a profité d'une soirée déguisée pour sortir une de ses combis. «En Spider-Man, ça passait mieux. J'ai même réussi à glisser que ça s'appelait un zentai !»
Niaque. Les escapades en lycra en deviennent d'autant plus excitantes. «Dehors, j'ai le c?ur qui bat, confie Erwan. Je me demande ce qu'il va m'arriver. Est-ce que je vais finir au poste ?» Dernier fait d'arme : une soirée fétichiste sur le pont d'un bateau. «Certains se bâillonnaient et se fouettaient. Nous, on était juste là, dans nos combis, pour rigoler.» Quelques mois en arrière, Lycraboy s'est aussi fait tirer le portrait place du Trocadéro, à Paris. «Dans ces cas-là, je prends des poses que je n'aurais pas prises dans la vie normale. Par exemple, j'imite les attitudes des bonshommes des panneaux de signalisation.» En guise de prochain délire, le jardinier envisage de débouler en trio zentai sur le parcours du Tour de France. «Un en bleu, un en blanc, un en rouge. Mais faudrait qu'on ait la niaque de le faire.»
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